Antienne

Voici des nuits voici des jours
Qu’à désaimer s’efforce en vain
Jusqu’à la lie boire son vin
Et se déprendre enfin d’amour

Il n’a plus goût de madeleine
Saveur de pluie parfum de brume
D’encens son œil s’assèche et fume
Pour oublier gagner haleine

En son village la vilaine
Danse à nouveau sur son manège
A rebours défile sa laine

Est-il mourir que neige abrège
A son brasier il fut phalène
Et de sa cendre l’aube est pleine

L’envers d’aimer son cœur ne sait
Où sont tendres baisers légères
Mains les caresses dispensées
Les lèvres belles étrangères

Les melgueils dorment dans la plaine
Qu’ensemble nous n’irons chercher
Ni ce trésor à dénicher
Sous ton fermoir clos d’une chaîne

Il est dit-on contrepoison
Un contre-feu un contre fiel
Lors qu’entre la terre et le ciel
S’est estompé tout horizon

Mais à ce philtre jamais boire
La cime vaut bien quelques doigts
Et sans scories nulle mémoire

Et si d’un rêve fou il doit
Comme d’un sceau garder empreinte
Sa cire encor sera étreinte.




Ecrit par Jim
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