Sonnet haineux


Comme le sombre cœur déteste la lumière,
Comme le prisonnier déteste ses barreaux,
Comme un mustang captif déteste la barrière,
Comme les condamnés détestent leurs bourreaux,

Comme le pur esprit déteste la matière,
Comme tout sabre au clair déteste les fourreaux,
Comme l'enfant battu hait la planète entière,
Comme la guêpe hait les transparents carreaux,

Comme, rougi, le fer hait marteau et enclume,
Comme le rocher hait la vague qui l'écume,
Comme chaque nuit hait l'instant où naît le jour,

Comme le marin hait les écueils dans la brume,
Et comme le pigeon, le chasseur qui le plume,
Ma belle je te hais, mais c'est avec amour !



Bons baisers de Paris !

Ecrit par Lasource
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