S'il nous plait



De matins gris en aubes roses
Nous avions suivi ce chemin,
Et si nos cœurs étaient moroses
Ils battaient aux creux de nos mains.

L’illusion ne vivait pas vaine
Quelque chose existait ici,
Car au fil des jours sans haine
Il courbait nos violents soucis.

Et funambules malhabiles
Nous avions effleuré l’abîme
Des souvenirs au goût de bile
Qui s’invitant …tout abîment !

Se laisser faire était possible
-La mémoire frôle ses envies-
Mais prenant tout le cœur pour cible
Elle délaisse l’âme sans vie.

Il est revenu sous nos toits
Envoûtant la moindre pensée
Que nous essayons, moi et toi,
De colorer de nos « je sais »

A chaque couleur recouvrée,
Si le sourire perlait au soir
Le souvenir, là, s’entrouvrait
Essayant de gâter l’espoir.

Le présent n’est pas souvenirs
Et nous oublions trop souvent
Celui, celle qui sut venir
Et puis rester là sous les vents.

Je ne sais plus que supplier
Serrant mes mains à ce réel
Qui ne peut vouloir se plier
A des effluves d’autres elles !

Ecoutez l’Ave que j’implore !
A ces silences trépassés,
Faites place à la vie qui dort
Je vous salue… ô nos passés !




Ecrit par Lyne
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