La fée ignorante

Un estran étranger clôt l’estrade océane
L’œil trompe l’heure creuse de sa larme de fond
La trame du ciel lasse la paupière des femmes
Sous l’écorce du jour s’ouvre une sombre cité


Deux pommes scellent l’or au plomb d’une tour penchée
L’escarpement resserre l’aile du firmament
Déferlement
L’horizon ride et s’érode le front
Affront


La basse mer brasse des âges de naufrage
Troncs borgnes limbes orphelins appellent la pleine mer
La pierre se souvient le balancement du flot
Un poisson s’enracine aux mailles du delta


Des corps cabrés de sel s’ensablent au désert
Au royaume de l’absent zone un roi lion
Des plumes frôlent les femmes
Un torse s’ébroue, frémille de pépiements


Le bois tisse à la Lune une gerbe tombale
Un voilier s’embrase à l’arbre de ses mâts
Une sirène s’enoiselle à la graine du vent
A l’oreille des grelots va parler la rivière


En hommage à Magritte :<br />
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inspiré par « le Domaine enchanté » fresque de Magritte 1953 (Casino De Knokke le Zoute)<br />
et par « la fée ignorante » fresque de Magritte 1957 (Palais des Beaux Arts de Charleroi)<br />
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Ecrit par Vespertilion
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