Dernières nouvelles du trou




J’ai soulevé la lèvre de la bête,
Et, vu ses crocs dégoulinant,
J’ai su les effrois du néant !
- Regarde mieux, toi que le vide hébète,
Le blanc gouffre ouvert sous tes pieds,
Vertigineuse émission de l’absence,
Mâle émotion - sa certitude encense,
Enfance, même à tes guêpiers,
Cette impression d’hivers qui rebondissent !

Or, très tôt, la mort t’apparaît,
Poussant son ignoble taret
Dans les yeux creux, chuchotants, qui nous disent :
« Vis-le ! le long temps du début ;
C’est exponentiel, la courbe est fatale ;
Rien ne t’attends ! Sous la trop proche dalle,
Pas plus qu’avant n’est aucun but.


… Et morte,
Toute chose non-née est morte
Il n’échoit seul, moment déjà passé,
Que le présent, par Chronos terrassé ;

"Il n’est rien que le vent n’emporte"

Plus jeune et frais, le rébus démêler,
Fait temps gagné d’âpres souffrances ?
Nenni ! Que d’affres et de transes ;
Mais ! ? Etre béat, puis aux cieux bêler ?




Ecrit par Salus
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