Le parloir

Il y'a plusieurs parloirs,
Et je ne vois qu'eux trois.
Et je les sais qu'ils parlent,
Assis à une table,
Elle lui dit "je t'aime",
Il lui dit "je regrette".

Tendrement elle prend
Dans ses bras son enfant,
Ils soignent leur chagrin
De quelques gros câlin,
Et puis ils sont en train
De se tenir les mains.

Celui là est trop maigre
Pour être bien nourrit.
Ou alors c'est la pègre,
Qui le rend amaigrit.
Y'a aussi le maton,
Qui les montre du front.
Planté droit comme un manche,
Avec poings sur les hanches.

Je parlais de la mère,
Lorsque je disais "elle".

A coté y'a le père,
Qui crache pas un mot,
Avec juste à ses lèvres,
Un sourire en sanglot.

Soudain tout devient beau,
Ils rient et puis ils parlent,
De tout ce qui est beau,
Mais surtout pas du bagne.

Et comme par miracle,
Toujours à cette table,
En un instant la pièce,
S'embaume de tendresse,
De mot sans amertume,
De rêve qui s'envole,
Noyant même les geoles.

Comme la mer qui souffle,
Son nuage de gouttes,
Son voile épais de brume.

Et de beauté qu'ils sont,
Leurs regards s'illumine,
D'un espoir qui revit,
Par dela la prison.

Quand malheureusement.

Brusquement le maton,
En tenue de démon,
D'une voix vive et grave,
Mets fin au retrouvaille.

Comme un bouffeur de vies,
Il embarque très vite,
Les menottes aux poignets,
Le jeune prisonnier.

Dans le couloir funèbre,
Son visage se ferme,
Et ses yeux redeviennent,
Le miroir des ténèbres.

Et les pauvres parents,
N'ont à peine le temps,
D'enlacer leur enfant.

La mère toute en pleure,
A tout juste le temps,
D'embrasser son enfant.

Le père lui sans pleure,
D'une tape à l'épaule,
Le salut d'un air drôle.

Et puis ils disparaissent,
Tous, remplis de tristesse.











Ecrit par Pouete
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