Veilleurs d'anonymes

Aucun de la troupe bruyante
N'apprécie autant la fièvre de la victoire
Que celui tombé dans une agonie anonyme,
Ses lèvres sont pourtant trop froides pour goûter
Aux lointains accents et chants du triomphe.

L'univers se tait. Les forêts sont saisies par le vent,
Les oiseaux ont perdu leur forme,
Ils ont perdu leur couleur.
Seuls des cirrus ailés en uniformes de neige veillent.

Plus tard, le jongleur du soleil
Effacera toutes les traces de fureur.
Un souvenir, une vieille médaille rangée
Parmi la poussière d'une étagère.




Ecrit par Louis
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