Les fils d’Ariane




Tel que l’oiseau quitte sa branche,
Une alse preste, envol d’esprit,
Du ciel où l'enfance s'inscrit,
Dépose ses mots sur ta planche ;

Y verrons-nous couper le pain
Au levain de sourdes histoires ?
Me revient, sous des balançoires,
Ce parc, la nuit, sans un copain…

Je dédie, autre souvenance,
A ma sœur qui de passé n’eut,
Si son fantôme reconnut,
Improbable, une connivence :

Un ciel d’eau, la flaque aux reflets,
J’ai toujours bu, devers Saturne,
Comme en une funéraire urne,
Les longs et liquides pamphlets…

Je dirai, pour finir d’en rire,
A toi qui m’écoutant ne vois,
De mes sens aigus ou grivois,
Qu’un pauvre et plat désir d’écrire :

Le passé que j’invente est vrai
S’il ne te donne des idées,
C’est - tes muses intimidées -
De fuir un fil que je suivrai !




Ecrit par Salus
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