Dans mon scaphandre de velours...

Dans mon scaphandre de velours,
J’arpente la mer et ses contours,
Le long des rochers de cristal,
J’appréhende la robe du rorqual.

Je n’aurai jamais de linceul
Qui puisse accueillir à lui seul
Tout ce qui nage sous ma plume
Dans les remous du flot d’écume

Le long des souffles du courant
Qui freine mes souvenirs d’enfant
Je plonge dans mes affres délavés
Pour sortir mes larmes asséchées

Le souffle écourté en apnée
Je tire sur ma pensée plombée
En remontant à la surface
Le reste de ses débris épars

Que j’éparpille sur la dune
Fragilisée par la lagune
Des années folles oubliées
Sur les sables des rires épais

Tandis que le marais avance
Sa cohorte de manigance
Qui permet d’éponger la faim
De la vérité qui se plaint

Le long de la parole boréal
Prompte à briser la cale
Bloquant les alizés de l’évidence
Cachés derrière les fiers silences

Sous les tropiques du néant
Que l’on rencontre en s’endormant
Et sa carapace de gaieté
En forme d’océans fermés

Je recherche mon oxygène
Celui que l’on a dans les veines
Qui vous empêche le délire
Des profondeurs qui aspirent

Il me faut atteindre le palier
Où je puisse poser l’oreiller
Le souffle de la décompression
Qui évite les mauvais frissons

Ils sont des millions à tribord
Je suis esseulé à bâbord
A chercher au fond de la gueule
De la sombre murène veule

Implantée dans nos cerveaux gris
Par la marée de Pompéi
Et ses flaques de sonnets livides
Le long des golfes perfides

Comme si il existait encore
Une île déserte au trésor
Qui fait lien entre le sublime
Et la lumière de nos abîmes

Guidé par le phare de l’espoir
Qui me pousse dans ma virée noire
Je rejoins la plage des rescapés
A moitié nu et toujours laid

Je n’aspire qu’à y retourner
En maillot ou scaphandrier
Je veux revoir le requin blanc
Celui qui montre ses plus belles dents...

dom



Ecrit par Dom1
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