Les amants de la baie des anges



Les lueurs du matin se déversaient sur les ombres du rocher,

Les vagues étaient bleues et les fonds étaient noirs,

Et les deux amoureux toujours là les cheveux au vent du soir

Les deux tahitiens surveillés par les dauphins auxquels ils sont accrochés.

Unis dans un nuage pourpre et azur des cieux

Le grand aigle de Bora Bora vient admirer les amoureux

Leur donnant un message des Marae et des mystérieux Dieux;

Homme prends soin de ta compagne et arrose-la de jasmin bonheur,

Caresse-lui ses joues roses et hume délicatement sa chevelure

Embrasse ses lèvres et laisse -toi aller encore et encore

Rappelle-lui les souvenirs du volcan éteint et de ses anciennes brà»lures

Tresse à ta bien-aimée un collier de fleurs orné d'un médaillon en or.


L'aigle parti, son message délivré aux réfugiés de la baie

Les dauphins pouvaient se rapprocher leur murmurant un son musical;

Vos baisers n'ont pas d'échos pour nous et reviennent en pagaies

Embrassez-vous plus fort encore et volez dans les airs à la verticale


Approche ta tête à côté de la sienne et écoute son aveu,

Qu'elle ose te souffler dans l'arc-en-ciel de l'éther silencieux,

Amour partagé depuis la nuit des temps et c'est ce que tu veux

Vole avec elle transcende-toi dans les méandres des cieux.


Souffle-lui des mots doux dans ses oreilles fleuries,

Et laisse-toi aller; exauce ses quètes les plus profondes,

Remonte le temps jusqu'à sa source et abreuve -toi tu ne seras jamais tari

Raconte - lui les mythes des amours de Tahiti connus de par le monde


De baisers en baisers rugissant, excités,

Les deux corps - en plein extase - respirent de sensualité,

Et s'enivrent de vapeurs d'opium que le lotus a laissées

Les rivages, les Atolls, les Récifs reculent,

Toutes les couleurs du ciel se mélangent et ondulent,

Et seuls leurs yeux dans le reflet des eaux basculent

Sur les vagues des rochers dans la crique encaissée,

Les nuages ont le tons argentés, les images neuves

D'où se dégagent des relents ruisselants dans les fleuves,

L'ombre céleste où l'aigle niche avec sa compagne,

Brouille les pistes, cherchant les courants ascendants qu'il gagne,

Les albatros déploient leurs ailes en toute envergure;

Saluant les Amoureux de la baie leur annonçant de bons augures;

Leurs lèvres se collent telle une bête blessée,

Ainsi, s'échangeant entre elles de secrets messages,

Les mains s'invitent à la fête et s'emboitent au passage

Se cherchant du regard adressé aux coeurs d'anges ailés.

Dans l'azur du ciel consterné qui se trouve dépassé par les deux zélés,

Sans fin à l'histoire leurs corps dans le ciel s'allongent;

Et, délicieux réveil en douceur du matin, ils songent

Aux lendemains meilleurs dans la baie des rochers encaissés.





Ecrit par Nihilisteo
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