A la confrérie des chevaliers du cep

On ne me lâche plus la grappe
Dès que l'on traite les "mil-dioux",
Et béni de quelques sulfates
A mes pieds on est à genoux.
On me présente tant de seaux
Que j'en ai vite plus qu'un grain
Et, mur et doré comme il faut,
On ne me coupe pas en "vain"
Mais tel mon maître vigneron
Ne poussez pas trop le bouchon.

Trés prude, je rougis dès lors
Qu'on m'effeuille au temps des vendanges
Et mes vertus que l'on adore
Dans bien des "cor-nues" se mélangent.
Beaucoup me prédise, devin,
Une robe à donner le change
Mais il me faut cuver sans fin
Pour espérer quelques louanges.
Et tel mon maître vigneron
Je travaille à ma mutation.

A prendre son pied, l'on me foule
Et trop pressé, je deviens mou:
Je suis bien sûr ainsi très "cool"
Pour faire des marcs après coup
On me traite souvent de cave
Pour que je bouille même cru
Et pour que je ne me déprave
Je reste de bois comme un fût.
Lors tel mon maître vigneron
Je n'aime pas trop les pochons.

Il n'est pas question de cépage
Lorsque l'on est millésimé
Et c'est toujours bien jeune d'âge
Qu'aux foires je suis médaillé.
Quand je sais vieillir à merveille
Je prends du corps et du bouquet;
Et comme j'ai de la bouteille
On me chambre au sortir des chais.
Lors tel mon maître vigneron
Je me mets au vert (re) sans façon.

Quand j'ai la cote comme il faut
Mon étiquette est très en vogue
J'occupe alors de beaux chateaux
Et le palais des œnologues.
Je sais bien me tenir à table
Où je trône comme un vrai roi
Car tous les sommeliers affables
M'octroient une place de choix;
Lors tel mon maître vigneron
On entonne quelques canons.


Misn en musique par Patrick MOLTALDO




Ecrit par Louis Vibauver
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