Aspirations désespérées



Aux matins frais d’amour rêvé le soir,
La muse assigne, et tout espoir s’embrume,
Le songe, en sa résidence de plume ;
Et le soleil lève à l’horizon noir
Un voile affreux sur mon désir posthume…

Hyperborée ! abrupts septentrions !
Désolations, steppes définitives,
Grand erg gelé, tombeau des forces vives !
Linceul des draps, lins où nous entrions,
Pour conquérir les vestales lascives !

Frères, vous, morts ! de mon clan déserté,
Vieux faune gris, que le temps capte et dompte,
Je survis seul ! comme à Perrault le conte,
Comme la honte, et comme la fierté…
Mais de ma fin commence un lourd décompte.

Disparaîtrai-je, à l’ivraie allongé ?
Là, j’ai joui, dissous dans l’herbe folle ;
De chastes fleurs m’ont offert leur corolle ;
L’amour complice où nous avons plongé
S’efface enfin… j’ai toujours faim... c’est drôle !




Ecrit par Salus
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