Le mythe d'Inanna

- Renga de katauka liés en stances -

Des limbes ouatées,
bleuâtres, topazes, pourpres
diaphanes, étincelantes,
d'une aube naissante,
aux luisances incertaines
d'une brune descendante ;

d'un orient nacré,
fantastique et irisé,
exotique et attirant,
aux menées chafouines
d'un ponant taché de sang
annonciateur de tourmentes ;

d'un firmament double
et enveloppe azurée,
félicité éternelle,
ciel des cieux divins,
jusqu'à la mer inférieure,
des forces occultes, domaine ;

de l'emblématique
terre de l'arbre huluppu
déterré et replanté
au temple inannien,
jusqu'à la terre du cèdre,
richesse cananéenne ;

Sumer et Akkad,
entre le Tigre et l'Euphrate,
joyaux d'Inanna, irradient,
d'un faste glorieux,
le royaume agadéen(1)
et le sanctuaire d'Ishtar.

Dans la ziggurat
d'Eanna, entre vestiges
architecturaux somptueux,
énigmes cultuelles(2)
et temples monumentaux,
les pas se portent dolents.

Livre grand ouvert
sur l'universalité,
les plus folles pensées voguent
et, dans le berceau
de l'écriture naissante,
le regard fasciné se mire.

Dans un marbre blanc
taillé, un faciès féminin,
lèvres serrées conférant
un art accompli
et une exquise maîtrise,
défie la Maison du Ciel(3).

Yeux creux en amande,
nez d'une unique finesse,
et modelé des pommettes,
l'esprit subjugué
et l'iris hypnotisé
ne peuvent quitter la Dame.

Vous belle Joconde
énamourant mille cœurs,
Inanna, Ishtar, Lilith,
laquelle des trois,
de l'amour charnel, déesses
en vous, cristallisez-vous ?

Un homme, en vos terres,
se consumant d'espérances
pour la bien-aimée d'Anou,
de passion s'est pris
et une étoile à huit branches,
sur sa poitrine, s'est gravée.

Son cœur bat chamade
et succombe sans combattre
sous vos charmes engageants.
Pour vous, en Enfers,
il irait à la rencontre
de votre ennemie jurée.

Devant les Sept juges,
dans sa nudité, sans honte,
bravant le verdict fatal,
leur regard de mort,
digne, saurait affronter,
qu'ainsi Reine deveniez.

Berger n'étant point,
ni protecteur des troupeaux,
des saisons vivant au rythme,
fermier lui seyant,
accordez-lui vos faveurs
et ouvrez lui votre couche.


Notes :

(1) Le royaume agadéen ou l'empire akkadien.
(2) Parmi les énigmes cultuelles qui se trouvent au Musée de Bagdad, des poteries datant du IIIe Siècle avant J.-C., découvertes dans les ruines de Khujut Rabu et à Csésiphon, seraient des piles électriques, ce qui serait conforme à la découverte de bijoux et de vases de cuivres plaqués argent, par catalyse, vieux de plus de 2.500 ans.
(3) Le Temple Eanna, à Uruk, dédié à la déesse Inanna/Ishtar/Lilith




Ecrit par Catalan
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