La mie ou l'ami
L’on a tous déjà rencontré,
Une personne qui sans le vouloir ;
Par un sourire ou une main donnée,
Nous a laissé un peu d'espoir.
Cet homme à mes yeux d'enfant,
Aurait pu être un père aimant ;
Mais orphelin je n'ai connu,
Comme famille que la ville et ces rues.
C'était par un de ces matin d'hiver,
Où un manteau blanc recouvre les joies d'hier,
Que j'ai suivi des pas dans la neige,
Les traces d'un curieux manège.
Me menant jusqu'à sa devanture,
Lumière dans cette rue obscure ;
Illuminant mes yeux d'enfant,
Comme ces Noëls que vous partagez tous les ans.
Ainsi devant moi s'étalait,
Milles cadeaux aux odeurs sucrées ;
Effluve de cannelle et de beurre salé,
Autant de saveurs auxquelles je n'ai pu goûter.
J'étais là salivant devant cette vitrine,
Imaginant le goût des Amandines ;
Lorsqu'il est apparu,
Face à moi tout de blanc vêtu.
Les pieds cachés sous son tablier,
La gueule enfarinée ;
Il m'a jeté un sourire,
Est resté là sans mots dire.
Juste un regard complice,
Et au creux de mes mains glisse ;
La chaleur d’un cœur tendre et croquant,
Le bonheur sous forme de croissant.
Puis il s'en est allé à ses occupations,
Ne se doutant pas une seconde ;
Que ce simple geste de compassion,
Fût pour moi le plus grand au monde.
Parce qu'il mettait tout son cœur en son pain,
Et l'a laissé dans mes mains ;
Petit boulanger il était,
Grand homme à mes yeux il saura rester.
Ecrit par Luluberlue
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