Les épris






Les épris




Serions-nous sûrs que mal ils fissent,
Ensorcelés par de faux mieux ?
C’est sans conteste merveilleux
De s’aimer tant que ne s’aigrissent
Ces équations du sentiment !

Vrai, je n’aurais eu de courage
Que résigné, depuis ma cage,
A vivre, ou mûrir doucement…

Oui ! le bât blesse et le mors touche
A force de freiner l’élan ;
Au quotidien, c’est survivre en
Lisant en l’autre l’air farouche !

S’ils ont été reconnaissants
Du hasard qu’une vie apporte,
Pouvoir ouvrir la bonne porte
Au regard d’autres yeux naissants
Reste un fantastique réflexe !

Car innombrable et haletant
L’être humain se perd tant et tant
A sa boussole circonflexe !

Sans en concevoir le plein sens,
L'élan de l’autre est un poème,
Une approximation bohème,
Ardente, exonérée, un cens
Vide de rapports, où se rêve
Pégase, et se saignent les dieux !

Je serais, du reste, odieux
De ne te rendre cette trêve
Où sans erreur tu m’imprimas
Le sceau de l'essence amoureuse !

Ainsi soit une histoire heureuse…

Malgré l’éternel des frimas
Je retrouverai, douce et brève,
Aux chaleurs de ton œil d’enfant,
Cette musique d’olifant !

Sous la pluie arrosant la grève
Les amours tiennent chaud et sec ;
Cette main serrée à la mienne,
Les couleurs en terre de Sienne
Du volcan : ton centre en i grec !




Sous leurs pieds, l’océan défile,
Ils n’ont qu’eux - rien de plus précieux ;
D’être deux protège des dieux
Menaçants -
C’est bien comme une île !




Ecrit par Salus
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