Ville


Ville, ville, tu m'éternises
Au parvis des tes cathédrales
Où roucoulent à l'aube grise
Mille pigeons sous le ciel pâle

Ville , ville, tu me voyages
Au flot de tes fleuves tranquilles
Qui viennent lécher au passage
Les flancs de tes quais immobiles

Ville, ville tu me vertiges
Du haut de tes étages fous
Vers des nuages qui voltigent
Au gré du vent et ses remous

Ville, ville, tu macadamises
Mes pas , les faisant résonner
Et offres à mes pieds la surprise
D'une jungle surbétonnée

Ville , ville , tu soulographes
Mes sens dès que tombe la nuit
Sur mes paupières tu paraphes
Les mots « plaisir » et « désennui »

Ville, ville, tu caramboles
Les amants au creux de tes lits
Dans tes ombres le cour s'affole
Et s'accomplissent des délits

Ville, ville, tu m'absurdises
Car en tes quartiers se côtoient
Les ors des palais, des églises
Et la crasse des pauvres toits

Ville , ville, tu bidonvilles
Ceux qui sont venus de très loin
Pour trouver , en fuyant leurs villes,
La même amertume à leur pain

Ville, ville, tu tentacules
De tes réseaux industrieux
L'air des campagnes qui reculent
Sous tes assauts impérieux

Ville, ville, est-ce que tu regrettes
Ce bon temps, où l'on t'amenait
Poussant chariot ou bien brouette
Les fruits , sur tes petits marchés ?




Ecrit par Marcek
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