Ah novembre !

De perles figées de rosée
Qui satinent les rares fleurs,
Dans les bras d’un brouillard épais,
Le matin pleure ses couleurs...

Là-haut de nouveaux migrateurs
Le saluent de leurs ombres lasses,
Dans le jour pris d’une torpeur
Jusqu’au couchant qui ne s’efface...

Du soleil gommé ne subsiste
Dans un coin de ciel qu’un halo,
Lui, dans sa pèlerine triste,
Chemine bas, sans dire un mot...

Glaçant l’aube, chaussé de brumes,
Au ras du sol, dans les buissons,
Des arbres que son vent déplume,
Il fait courir de longs frissons...

Ainsi qu’un vieux loup affamé,
Fouillant chaque recoin en vain
Des landes grises et troublées,
Ah novembre, tu m’es chagrin.




Ecrit par Fregat
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