Mais qu'on tue donc en moi

Mais qu'on tue donc en moi cette femme amoureuse
Ai-je tant besoin de sentiments pour vivre ?
Rien que par le désir enivrée je veux.

Ah que l'on tue en moi cette femme docile
Que les démons me prennent
Que je sois rétive comme un cheval fougueux
Faisant fi de vos lois.

Ah que l'on tue en moi cette femme fidèle
Que je sois enfin cette fille volage
Qui lève les yeux sur le roi
Et provoque sa charge.

Ah qu'on tue donc en moi cette femme fragile !

Que je sois infâme enfin !
Concupiscente, lâche, torride
Vile en mon jupon troué
Que ma raison vacille
Que mon rire pète la gueule des gentils
Que mes carcans craquent
Que mon cul mordant
Dévore des hommes
A grandes lampées délicates
M'abreuvant de stupre et ... de sel
Ah que l'on m'apporte des hommes gouleyants
Et du poivre vert en gros grains !

Qui veut tuer en moi cette femme ?
Choisissez vos armes !
L'épée,
Le poison,
Le venin,
Le fusil.
Ah
Tuez-moi.
Que je vive.




Ecrit par Evemarie
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