Le mépris




C'est Jacqou le croquant qui tombe dans la glaise
Et que l'on éclabousse en passant à cheval
La cravache levée sur ce pauvre animal
Qui n'est qu'un moins que rien, aux yeux des gens à l'aise

C'est Cosette, moquée par les perfides sœurs
Heureuses de pouvoir humilier l'orpheline
Laissant proliférer de bien basses rancoeurs
Dans leur âme d'enfant dévorée de vermine

C'est Jean Valjean qu'on mène, enchaîné, aux galères
Tandis que les badauds lui lancent des cailloux
Dans un monde où la haine vous met à genoux
Pour dire la révolte et non pas les prières

C'est l'homme torturé, les horreurs de la guerre
Ce sont les trains lancés vers les camps de terreur
Les abominations, le hurlements de peur
Au nom de l'idéal d'un tyran sanguinaire .

Le mépris se nourrit du bourbier des humains
Le serviteur soudain est appelé larbin
L'ouvrier laborieux baptisé de sous-fifre
Tandis que sous les ors, les possédants s'empiffrent !

Le mépris, de tout temps, prolifère et propage
Dans le moindre pays, relents de marécage
Le respect de chacun est bafoué trop souvent
Pour qu'on puisse rêver un jour d'un changement !

Kallistea


Photo personnelle : Jean-Jaurès, homme politique intègre et proche des plus humbles pour qui il s'engagea tout au long de sa vie. Il n'a jamais eu de mépris pour les autres!

Ecrit par Kallistea
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