Rongés par la rouille

Rongés par la rouille, les piliers de ferraille
Dressent leurs carcasses dans un ciel embrumé
Le silence des lieux vous remue les entrailles
Impression de vide dans une immensité

Il y a quarante ans, elle vibrait cette usine
Sans jamais s’arrêter fabriquant de l’acier
Elle traitait le fer qui venait de la mine
Fourneaux et laminoirs connus du monde entier

Combien de travailleurs ont trimé dans la peine
Exposés aux odeurs, aux fumées et au bruit
Ils venaient de partout, Italiens et Slovènes
Qui à regret souvent ont quitté leur pays

Près des fours rougeoyants à la chaleur intense
Sur les passerelles dominant le chantier
Des hommes manœuvraient ayant pleine conscience
Des dangers qu’ils risquaient dans ce rude métier

Rongés par la rouille, ces tristes cathédrales
Rappellent aux citoyens l’exigence d’un « dieu »
Qui n’a pour religion que conquêtes vénales
Sans souci de l’humain, détruisant le milieu




Ecrit par Anacreodes
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