L'aube


L'aube, à l'onde secrète,
Diffuse ses fragrances,
Ses blafardes couleurs
Sur les fagnes en vapeur
Et la faune discrète.

Tout s'éveille, même moi,
Tiré du linceul
De mes draps de flanelle.
Le levant m'allume
Des songes passionnels.
Et comme ce jour pointant
Je suis un nouveau né
Car tout est neuf
Dans ce paysage éprouvé.
Je nais et je renais
De mes journées usitées.

Début de lueur
Où l'on devine
Plus que l'on ne voit,
Analogue à l'esprit
Qui chemine
A travers les sous bois.

Oh! ma mie, oh ! ma douce,
Au sortir du noir de la nuit
J'attends l'aube rousse
Qui surgit bien à propos
Pourchassant mes ennuis
Avec l'espoir d'un mot,
Du sourire d'une amie.

Mais rien, aucune preuve
Pas la moindre missive
Parmi ces heures neuves.
Alors que l'aurore
Part en dérive
Je retourne à mes errances,
Dans l'effervescence
De mon cercueil,
Espérant, raide par l'attente,
Que le matin suivant
Me trouvera moins seul.

Jean Pierre Fraselle
13/01/2018




Ecrit par Jpfras
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