La tour, là-bas

La tour dressée là-bas,
De béton et de verre,
A le teint triste et las
De la rue qui s'affaire.

Elle est dans le lointain
Comme un phare bizarre
Où, du soir au matin,
Le ciel confus s'égare.

La grisaille du jour
Paraît glisser sur elle
De toujours à toujours,
Comme l'ombre d'une aile.

Le temps semble arrêté
Sur sa masse immobile
Au front dur et buté,
Et pourtant si fragile ...

En ses murs sont cachés
Des larmes, des fous-rires,
Des mots doux murmurés,
Des jeux et des sourires.

Il y a quelque part,
Au fond de quelque étage,
Une lampe, un regard,
Un sommeil d'enfant sage.

Ceux qui habitent là
Ont des rêves, des peines
Et des joies cueillies là,
Ordinaires, sereines ...

Je vois de mon balcon
Cette tour nue, dressée
Là-bas, sur l'horizon
Où la ville est couchée ...





Ecrit par Ombrefeuille
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