Apocalypse



Apocalypse

A Villon, même avant.





D’intempérance et du mespris des choses,
Perpétuant les banales façons
Qu’on inculqua tôt chez nos enfançons,
Il disparaît d’antiques passe-roses…

Si tant que voir saccagé le jardin
Dieu ne sourit et nous veut tous découldre,
Sommes mercy par démons et de fouldre,
La fin du monde est lancée à l’éden !

La terre immense était partout nostre hôte,
De n’avoir su la protéger de nous
Fut une error à payer à genoux,
Sans dévotion, sans espeir d’antidote !

Qu’avons-nous fait de cette dextre main ?
La destruction due au pouce opposable
Trouve aujourd’hui sa somme abominable :
Fin de ce monde ! et malemort demain…

Ci-périront toutes gens en ces trombes ;
Nous avons clos l’essor d’un univers !
Aigres et las, de revers en revers,
Les survivants regretteront les tombes !

Partout la fault ! L’aigue mue en crachin,
Mucus maudit rongeant de mille gouges
La soie aux cieux exagérément rouges !
Ce jour, fini, n’en verra de prochain ;

Oyez conseil, d’un defunct qui le donne :
Frères et sœurs, après nous ne venez !
Devant que mort mieux vault qui ne soient nés,
les arbres sont roux du dernier auptonne…

S’il n’a maistrie en l’éther aérien ;
Nul qu’un dieu puisse espérer d’y survivre ;
L’apocalypse aux trompettes de cuivre
Ne laissera, pour ainsi dire rien.




Ecrit par Salus
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