Le jardin d'Épicure

Quand on est tout petit pour tenir dans la main
d’un bon dieu indulgent, sur son verger qui veille,
on se dit qu’il pardonne au voleur de sa treille,
de la mure ou du fruit trouvé sur son chemin.

Quand aux premiers frimas, de givre le jasmin
se pomponne et s’enterre un frileux perce-oreille,
on se dit qu’il est temps, avec l’œil qui sommeille,
de rejoindre son lit sans penser à demain.

C’est ce qu’un muscardin se disait dans sa tête,
vivant de nuit d’orgie et le reste en retraite,
cherchant dans le bonheur son sel essentiel.

Paresseux et d’un trait m’épargnant la piqûre,
comme cet animal, je vis pillant le miel
du jardin d’Épicure.




Ecrit par Verbo
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