Quiétude pour les jours de mauvais temps

Le vent, tout-à-coup levé, poursuit
Les nuages pressés sur la plaine
Et le chemin qui grelotte et fuit.
Cachés dans nos écharpes de laine,
Nous hâtons le pas vers la maison
Où nous attend l'abri du silence
Dans un clair-obscur calme et profond.
A l'horloge le temps se balance,
Entre nos mains fume le thé chaud,
Parmi les coussins le chat ronronne,
Le vieux toit craque et gémit là-haut,
Et le vent froid toujours tourbillonne ...

La pluie se précipite aux carreaux,
Giflant avec fureur l'ombre grise
Qui dans les recoins fait le gros dos
Et se coule, incertaine, indécise,
Sous la lampe où glissent les soirs lents.
Le chat n'a pas bougé, il sommeille,
L'horloge est toujours là, et le temps
S'y repose, et le silence veille.
Nos bols sont brûlants entre nos mains,
C'est l'heure des longs récits, c'est l'heure
De ces forêts peuplées de lutins ...
Aux vitres fermées la pluie demeure ...

La neige, flocon après flocon,
Descend, caresse légère et brève,
Au silence de notre balcon.
Le chat qui dort frémit dans un rêve,
Et l'horloge retient le soupir
Du temps qui passe, égal et placide.
Nous attendrons, avant de sortir,
Que la parure vaste et limpide
De la campagne appelle nos jeux.
Nous buvons, gorgée après gorgée,
Et regardons, du ciel plein les yeux,
Dame Neige en sa danse étoilée ...





Ecrit par Ombrefeuille
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