Pour un col de manteau!

Dans son destin la feuille morte
Couchée dans un létal sommeil
A la terre mère rapporte
L’or que lui offrit le soleil.

Prenant racines dans son terreau,
Le rosier érige des lances,
Jeunes et tendres sont ces rameaux,
Festins de pucerons en transe.

Aux journées chaudes du printemps,
La coccinelle en leur bordure
Y fixe ses œufs fermement
Pour nourrir sa progéniture.

La vive araignée quant à elle,
Accourt sitôt son piège mis
Sur la toile où bat de son aile
Un insecte qui s’y est pris.

L’oiseau aux aguets sur sa branche,
N’a de l’attaque perdu miette,
Le voilà piaffant qui déclenche
Son vol pour garnir son assiette.

Et voici sortis du terrier,
Le ventre blanc, d’un élan roux,
Dans le crépuscule doré,
L’adroit renard sur l’exquis cou.

Mais, dans la futaie broussailleuse
Avec ses limiers bouillonnants,
Au son des trompes tapageuses,
Voyez qui file dans le vent :

Le chasseur dont l’arme salive
Dans sa traque de grand héros !
Au bout d’une chasse sportive,
Son trophée : un col de manteau.

Il n’est qu’une famille en somme,
Dans tout le grand règne animal,
Celle abjecte et vile de l’Homme
Pour faire sciemment le mal,

Qu’importe si coule le sang,
Il épouvante par plaisir,
Par tradition ou faim d’argent :
La chasse lui est un loisir.

https://youtu.be/dyXPZy2rhps





Ecrit par Fregat
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