La vie me quitte

La vie me quitte


La vie me quitte jour après jour,
Un à un, filent tous mes amours.
Je sens ma volonté se figer,
Doucement, ma vie va s’abréger.

En quel honneur en suis-je conscient ?
Heureux, ceux qui en sont inconscients,
Qui malgré leurs tristes décadences
Font chimères de belles prestances.

Moi, je me fou de paraître encor
Je n’ai pas honte de mon vieux corps.
Je suis comme je suis, un vieillard,
Mi- gâteux, un peu dans le brouillard.

Mes lacets sont défaits, c’est idiot !
Il faut que je maltraite mon dos.
Toujours, me baisser n’est plus ma vie
Je n’en serais plus jamais ravi.

Ma chienne veut se baguenauder
Moi aussi, je veux me balader,
Les distances, le temps sont distincts,
Partir encor, marcher… par instinct !

Un vol de grues passe dans le ciel
Espoir de lendemains essentiels.
Peut-être pourrais-je voir mes fleurs
Cultiver mon jardin de bonheurs ?

Vieillir c’est avant tout s’accepter,
Souffrir dans un silence affecté,
Continuer de nourrir ses passions,
En abandonnant ses illusions.

Il est toujours permis de rêver
Que le moment ne peut s’achever,
La vie, continuera de s’enorgueillir,
Le temps, ne me fera pas vieillir.

Daniel Lefebvre
13.02.2018




Ecrit par Lefebvre
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