Lesortilège

Le ciel allonge son azur
Au-delà des vertes collines
Pour capturer ton regard pur…
Le soleil coi que tu fascines,

Immobile sur l’arbre ému,
Ne veut plus fuir vers l’occident…
Le vent, jeune chien éperdu,
En quête d’ébats sémillants

Chahute dans ta chevelure…
La rivière tend ses galets
Dans un si suppliant murmure
Que tu lui consens ricochets…

Et moi, dans l’étrange manège
Des Dieux prosternés à tes pieds,
Je sens chuter le sortilège
De tes trois petites années

De ma gorge à mon cœur serré…
J’en suis là, bénissant l’aubaine
D’être un valeureux chevalier,
Veillant sur la vie de sa reine

Lorsque, quittant l’eau, ta menotte,
Cherchant la mienne et s’y ancrant,
Nous transforme en hardis pilotes,
Semant mes larmes dans le vent.




Ecrit par Fregat
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net