La flèche

La flèche

La flèche s’est plantée en plein cœur de la cible

Laissant, dans l’air glacé, comme un je ne sais quoi :

Un souffle, un vibrato, un sifflement narquois

Importunant la paix d’un écho irascible.



Qu’il serait doux d’aller dans la forêt profonde

Retrouver les chemins, les sources et les voix

Lorsque les chants d’oiseaux s’allient et se confondent

Pour gazouiller ici des refrains d’autrefois.



L’automne facétieux qui se terre en coulisse,

Etreint, la nuit tombée, la ligne d’horizon,

Dans le silence froid un cerf soudain se glisse

Et brame son désir de tendres abandons.



Pourtant, il est bien loin le temps des épousailles,

Des ébats langoureux, des mâles voluptés,

Quand des reflets ardents appellent aux semailles

Et que les alizés invitent aux baisers.



Ecrit par Antigone
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