Toilette pour Dame
Je rends aux Dieux les offrandes Royales
Sonnez du Corps mes Mignons
Piaffez de patience mes Jolies
Monarque de droit usurpateur d’abuser
Sur le trône de faïence je tiens séant.
Rien ne sert de me presser !
En cabinet particulier
J’en ai bien au moins…
Le temps de finir un chapitre et même deux.
« Ma Dolce, Ma Mie je t’implore
D’abandonner la place »
Menace mon ex ! Mon futur au téléphone ?
Une ruse sans doute, guerre d’usure à l’évidence.
« J’y suis, j’y reste » : voilà ma devise
Door closed for everybody
Je médite, je réfléchis en intimes délibérations.
Un drapeau blanc glisse sous la porte
En signe d’allégeance ; que Nenni !
Juste « Dégage !» comme missive
De la Curia Regis furibonde en état de siège.
Je brandis à dextre la balayette à débarbouillage
À senestre le Canard WC net dégoupillé
Sus aux importuns ! qui me sapent
Ce moment de recueillement matinal
Enfer et Damnation - Papier de soie et chasse d’eau !
Je m’incline en ma cellule de crise :
« Ma fille, chair de mon sang, Œuvre de ma vie,
Las je suis en une inconfortable posture
Je te coucherai sur mon testament
Mais va me quérir sur l’heure
Un rouleau tout neuf
Qui cruellement me fait défaut
Je rends les armes ! Raccrochées au placard
Dans ma toge éponge et vieilles cothurnes
Sans un regard, je sors sous les huées de la Sainte Famille
Que je ne me souvenais pas si nombreuse.
A qui le tour ?
Ecrit par Ann
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