Les terrils.



Entassements immenses de noirs stériles,

tas de cailloux, roches et poussières de charbon!

Dans le Nord, ils entourent nos villes et corons,

Leurs coniques silhouettes s'appellent terrils.



Ce sont des monuments de notre Histoire,

celle des gueules noires, les mineurs de fond.

Ils ne cherchaient pas d'honneurs, mais du charbon!

Témoins fidèles d'une dure époque de gloire.



Dans une cage de fer, ils descendaient

dans les lointaines entrailles de la terre.

A des centaines de mètres plus bas, non loin de l'enfer,

à coup d'explosifs et de pics, ils travaillaient.



Ils remontaient la houille, alimentaient les terrils.

Dans un souterrain labeur, sans peur, audacieux,

guettés parles éboulis, le grisou, l'eau et le feu.

Combien de ces braves, de leur vie en perdirent le fil?



Ils Ignoraient le danger des heures durant, creusant,

assurant la vie de famille, pour quelques francs.

Ils remontaient du puit, le sourire éclatant

sur leurs visages charbonneux d'un blanc tranchant.



La faucheuse, à tous, exigea la souffrance à tort,

ultime sacrifice, La silicose leur donna la mort.

Châssis à molettes enlevés, bâtiments rasés,

Puits d'extractions et cavités furent comblés.



Les terrils, dernières preuves de l'époque charbonnière,

période ou des braves gens perdirent la vie ou la santé.

Ironie de la chose, pour nos régions,

les terrils sont devenus de verts poumons!

Ecrit par Loup gris
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