Je glande dans le sale hiver qui se répand
L’aurore bise sa nuit, puis embrasse la rosée
Mais le soleil en berne, s’habille de viles nuées
Fort meurtri dans son cœur, le vent soupire sa brise
Humecté de tristesse, il chagrine et s’enlise
De cet horizon flou, s’exhume l’être sans repère
Poudre givrant la terre, au grésil gerçant l’air
Sifflement incessant, s’imposant au silence
Décor épris de brume, frêle automne capitule
Souffle frisquet s’élance, jetant ses pellicules
L'être n’a de choix, que de faire révérence
Misère et pauvreté, décuplent leurs abonnés
Que le froid sans sueur, congèle bien à jamais
Dans son antre chair de poule, à faire frémir les diables
De ses yeux embués, par tant de cécité
Le gardien d’âmes perdues, apparaît invisible
Des nuages verglacés, au sous sol prisonnier
Démons en courses figés, se mêlent anges gaspillés
Faune et flore en gelée, bonhomme de neige, ancré
Des monts de sources figées, se mélange glace pilée
Seul dans la neige, il suit, du ciel, la voie lactée
Sur l’image arrêtée, pose lac photographié
D’une mer frigorifiée, pleure par larmes stalactites
D’une mère igloo, défiée, meurt sous les stalagmites
Ce cruel jet glacé, assassine chaque court d’eau
Sous ses pas, se fissure, l’enveloppe de sa peau
Où sombre polaire règne, ne figure que ciel gris
Tel un globe fissuré, beau temps sous verre s’enfuit
Perforé comme tympan, l’écho victime du bruit
Se laisse piller l’ouïe, et rejoins l’infini
Poussé vers cette impasse, il prend sa seule issue
Le frileux poète s’en va, de l’hiver revenu
Ne laissant derrière lui, qu’un mot pour sa nature amie
Qui pour un temps, sera, costumée d'un blanc tapis
De ce monde en détresse, parmi les la faune endormie
L'hiver glissera, au travers de toute superficie
Je glande dans le sale hiver qui se répand
Bientôt recouvert d'amas de gros flocons
La carotte au nez et le bonnet pour ornements
Mes glandes salivaires me submergeant
Se gélifient dans mon corps telle la sève du tronc
Ecrit par Piloukan
Tous droits réservés ©