Ma maison

<i><b>Rien n’a vraiment changé et, si tout est rangé

Comme au temps où ma vie commençait, ma maison

A vieilli doucement, les roses sont fanées,

Et, sur la cheminée, trône un Napoléon.



Le fauteuil démodé des anciennes années

à l’étoffe jaunie, vieil ami d’autrefois

Où je m’endormais ivre d’amour et de joie,

Règne encore au salon immuable et fripé.



La commode acajou au miroir, au premier,

Se rappelle attendri, les visages d’alors ;

Les empreintes de pas que nos pieds ont laissées

Sur les tapis de soie, je m’en souviens encore.



La rampe d’escalier, aux glissades épiques,

La maison explosait sous nos rires, nos cris,

Au piano, tu jouais des pièces romantiques,

Maman, rappelle-toi, c’était le paradis !



Je ne peux oublier ce logis familier

Où dort mon enfance, mon âme sous la cendre,

C’est là que j’ai appris à chanter, à rêver,

J’y ai des souvenirs si chéris et si tendres.



Je ne peux effacer, admirable demeure,

Ni le temps du bonheur, la minute affligeante,

J’y reviens, aujourd’hui, avant que sonne l’heure

Des adieux à jamais, tant que je suis vivante !</b></i>



Ecrit par Antigone
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