Sillage










( vertical )














Hors des flux, des courants et des ondes,


Toute muse s’abstient ;


Toute musique absente,


Au hasard d’intersections profondes,


De ces sphères où nul n’intervient,


Brûlante, une éclipse intéressante…





Essence impalpable, au vide abscons ;


Une fatigue nue


Que rien n’attise plus


Se consume en ces lieux inféconds.


Invisible, entêtante, une nue


Sous-jacente, un rêve, tout au plus.





« Ici » reste un théâtre opiniâtre,


C’est d’y vivre immortel


Qu’annihiler la mémoire !


Et la tête entre enclume et martel,


Nous aurons le sourire d’albâtre,


Morcelés d’une unicité noire.





Mais ces lieux où s’enfuit l’horizon


Sont glaciers impossibles,


Inextinguibles ors.


D’airs et d’eaux emmêlés, le frisson


Ondulant des flèches et des cibles,


L’ailleurs, même aux envers : l’au-dehors.





Perspective à la fuite affolante :


Aux grands feux des confins


Les jeux des Néréides


Noieront tôt la toile blanche et lente


Condamnant aux abysses nos faims,


Lourdes, au fond, de pierres crapaudines.













Ecrit par Salus
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