Réflexe
Réflexe
( Baudelairien )
Te dire chant d’amour, ne saurais faire pire,
Mais te dois d’avouer que de nuit, lycaon,
Suis d’oreille pointue, à la lune soupire,
De jour gisant prostré, tel qu’un noir pharaon.
Je parle, papillon, de ces ailes profondes
Peintes à grands traits lourds de regards à l’envers,
Car du fond de l’abysse, au noir des autres mondes,
Affolant nous observe un œil grouillant de vers.
L’impérieux frisson qui de nous à la tombe,
Ton échine agitée au sang chaud de mes reins,
Nous offre et donnera le rythme de la bombe,
Moi comme étalon sec, et toi, jument mérens !
Et d’être, tu luiras, cruelle et désirable,
Tu ne m’aimeras pas, je ne donnerai rien
Mais tu t’enivreras à mes désirs de sable,
Et tu te soumettras, quand je serai ton chien !
Nous subirons tous deux telle atroce torture,
( Ne croyons pas, jamais, le démon fatigué )
Enfiévrés de ces chairs, qu’avec diable triture,
Nous rirons de ces Styx jadis passés à gué !
Ecrit par Salus
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