Délectation
Délectation
(Ecce homo)
La lame, ainsi poussée entre deux côtes,
Crisse et s’accroche en un atroce bruit !
Ce trépas laid, dont mon fer est instruit
Par ta faux, Jardinier ! Tu le marcottes,
Rejet mortel, hideux, d’un noir greffon
Qui saigne, et je jubile, et mon œil brille ;
J’aime, du sang de l’autre, ouïr le trille !
Glougloutement, râle aigu, moi, griffon,
Gargouille, autour cruel, addict au meurtre,
Creusant la plaie avec mes doigts, mes dents,
Je sors la tripe ! Et les deux pieds dedans,
La réenfonce, et la froisse, et la feutre,
Fond palpitant d’un cadavre éventré,
Dont l’enfer fut un havre, à mon épée.
J’ai goûté bien souvent l’ultime apnée,
Quand l’entoir tors dans un foie est entré !
A ces esquilles d’os qui me ravissent
S ‘ajoute en pluie un torrent de sang chaud
Me faisant rire, et dont l’odeur me chaut !
La guerre m’est si douce, ivres s’y vissent
Mes plaisirs ! Torve et sale, ainsi, pou, fou,
Moi, succube multiple, actif vampire,
Moi, fléau, je jubile, ! En faisant pire
Que les bubons ! Moi ! Peste !Mieux ! Plus ! Prou !
Et je regarderai, de votre vie,
Par <font size=2></font>le travers horrible des hoquets,
S’enfuir les ors sous mes yeux aux feux quiets ;
Vos terreurs serviront : le freux, la pie,
Et le chacal boiront là vos humeurs ;
Les détrousseurs des morts que l’on achève,
Éteindront les derniers feux de ce rêve ;
Le cauchemar atroce de nos mœurs !
Je suis absous ! Coutumes hilarantes ;
Vous êtes le lézard, et moi l’enfant,
En mes tréfonds surgit l’humain s’enflant :
La mousse bave en vos lèvres mourantes…
Ecrit par Salus
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