Apophis

Apophis









Je suis la vipère au creux du genêt,

Je siffle et je mors, dès potron-minet !



Dans chaque jardin que chaque pied foule

Je pond des œufs blancs que le temps déroule



En ces vers dardant leurs poisons charmants

Qui font la fierté de tant de mamans !



Mes petits ! mordez ! la main qui vous manque,

Les fouilleurs des près, l’épris de pétanque,



Poète, glaneurs, chasseur et son chien !

Nous sommes l’éclair, et l’or et l’écrin !



Avec nos crochets, glissant sous l’ivraie,

Nous offrons la mort, puis la nuit - la vraie !



Cheveux de gorgone, épouvantable hydre,

Nous sommes l’enfer, la soif et le cidre !



Nous ? c’est l’arsenic ! Curare, agonie !

La méchanceté, la bonté bannie,



Sinuosité, bondissements vifs,

Dangereux venin, plus vils que les ifs !



Mais nous, l’Ophidien, des Parques le chantre,

Ne nous prosternons jamais sur le ventre !…



Ecrit par Salus
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