Le temps file le temps
Le temps file le temps.
Le temps file l’écheveau du temps.
Le temps file les chevaux du vent.
Le temps tourne le rouet
Entrainant la quenouille des ans.
Le temps Assemble les pièces du printemps,
Ravaude les blessures des saisons qui meurent.
Le temps tisse la toile du linceul de la vie,
Délite le corps du vivant,
Périt au trousseau du temps.
Condamne tout orgueil, tout royaume.
Travaux d’aiguilles d’une fée
Fantasque et versatile.
Il tisse la toile de lin d’une œuvre d’art,
Décor du théâtre où se joue à guichet fermé le spectacle de l’existence.
Etoile filante qui s’éteint dans l’atmosphère,
Le temps efface le temps
Et noircit le tableau de la vie.
C’est une floraison au jardin qui bruit,
Un silence accentué par le rouge gorge
En quelques trilles plaintives.
Oh temps accorde quelques instants
Au temps, une pause sur image.
Le temps de fermer les yeux, afin de savourer le bonheur du temps qui passe,
Ralentir sa course de fou furieux qui rugit et fonce vers quel lieu ?
Pour la folie de quel dieu.
Le temps file l’écheveau du temps.
Ecrit par Ray78
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