Rêve de Chine ?

Rêve de Chine ?







Hors du sillage dérisoire

Du paysan dans sa rizière,

Je vous raconterai l’histoire

De l’orée où dort la rivière :

Elle était d’une eau calme, et noirs,

De grands oiseaux sous leur port fier

Chantaient aux dieux les désespoirs

Mélancoliques d’un hier

Bruissant d’ivresses et de vie

Ne demandant que de se vivre

Et que tant d’Eves à l’envie,

De leur désir qu’un rien délivre,

Ensemençaient de descendants,

Dès que d’un couple se scindait

Le principe d’or des dedans,

La berge où rit le farfadet

De ses intemporelles dents !



Tous, qui saillaient sous la grande ourse,

Rendaient à Pan, nus sur son torse,

Le culte de Vulve et de Bourse

Que le plaisir sacré renforce !



L’orée, à l’eau de la forêt

Chaste, bruissait d’un monde fée,

De sylphes que l’elfe effarait,

Aspiole, Efrit, Alf et Morphée,

Morphée, aux rêves capiteux,

Toi l’onirique capital,

Nid du sommeil et des ses œufs,



Insaisissable horizon, Graal !

Ecrit par Salus
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