Saison de flamme

Les premières feuilles jaunes

Mon amour

Frissonnent Le temps détrône

L'été lourd



O les rois fainéants de la saison de flamme

Reviennent tout au long des sillons éventrés

Au pas des boeufs fumants attelés à la lame

Qui offre au ciel pâli tout le sang de l'été

Les blancs chemins poudreux jusqu'aux premières pluies

Fuient vers les lointains que les midis déplient

Pour replier trop tôt dans les soirs pénétrants

Les rêves du matin au ciel du jour s'oublient

Et l'on croit voir parfois sur les massifs mourants

Les murs gris d'un château que l'ombre va couvrant



Longues nuits sombres nuits brouillards voilant l'espace

Uniforme saison striée de sang noir

Tu frissonnes tu sens la mort la mort qui passe

Mon amour aux yeux d'or qu'auréole le soir

Mon amour mon follet mon léger oiseau tendre

Demain la matinée aura un goût de cendre

Mais moi sur le chemin je t'attendrai venir

Les arbres laisseront la lumière s'épandre

Comme sur un tableau que l'on n'ose vernir

Très pâle Et tu viendras où je devrai finir



Les premières feuilles jaunes

Mon amour

Frissonnent le temps détrône

L'été lourd



Ecrit par Arden
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