Anastasie est immortelle
A-t-elle un habit vert, ou la longue soutane
Au noir impénétrable, un couvre-chef brodé,
La paire de ciseaux, comme emblème sacré,
Dans sa poche ou gardée par le bœuf ou bien l'âne ?
Pauvre fille, à l'égout qui jette et qui condamne
Ici le véritable, ici l'amour charnel,
Ailleurs le mécréant, partout le naturel,
Le poète, la femme et le savoir profane.
À la caricature elle se prête moins :
Dans le monde privé, son visage chafouin
Passe, dans les bureaux dépourvus de dorures.
Mais plus subtilement, Anastasie sourit
Sous la plume avisée de tout ce que l'on lit
Malgré les beaux serments ondulés des parjures.
©M.KISSINE – Lignes brisées – ISBN 9782919390175
Un texte sans âge.
31 janvier 2016
Ecrit par Madykissine
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