Effant roy (Sonnet en patois boulonnais)

<font size=2></font>« La... la... brais pont pitit ! » dijoit me cousingne Nini,

Enne povre fenme au cœur d’or, malheurèse affligée,

À chel effant sus sen gron, tez berbis égorgée,

Sen tchot pouchin, le culot, vrai frès macaroni.



Aprez l’avoir recangé, le bitelot, brayou fini,

Al li donne enne chuchette, oh ! daïe-et-daïe chuchée !

Ben plangne de bon lait bouli, de castonnade, batijée ?

Qu’al raviroit Steven et sen frère Anthony.



Pour guérir ches marmots, à bas la médecine !

Apprend-on de ches braves gens vivant dens lu cassine ;

Pont béson d’ordonnance, apothicaire, chirot :



Autant pis core Amour, velà-chi le meillère des scienches

Aveuc, pour le bec, aussi, quique douchère à che pierrot,

À l’image de me parente, en pu san fond de patienches.





Le 2 avril 2008.





<font size=1><i>Traduction française :

ENFANT ROI





« La... la... ne pleure pas petit ! » disait ma cousine Nini (Léonie),

Une pauvre femme au cœur d’or, malheureuse affligée,

À l’enfant sur son giron, tel brebis égorgée,

Son petit poussin, le dernier, vrai macaroni mouillé.



Après l’avoir changé, la petite bite, pleurnichard fini,

Elle lui donne un nouet, oh ! dare-dare sucé !

Bien plein de bon lait bouilli, de cassonade, baptisée ?

Qui ravirait Steven et son frère Anthony.



Pour guérir les marmots, à bas la médecine !

Apprend-on des braves gens vivant dans leur cuisine ;

Pas besoin d’ordonnance, d’apothicaire, sirop :



Amour en veux-tu, en voilà, voici la meilleure des sciences

Avec, pour le bec, aussi, quelque douceur au petit oiseau,

À l’image de ma parente, un puits sans fond de patience.







</i></font>

Ecrit par Stapula
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