A verse !









Il pleut sur la rose

Et sur mes vingt ans ;

Il pleut, c’est atroce,

Un peu tout le temps !

L’eau tombe sans cesse,

Adieu le soleil,

Lointaine caresse

Aux moelles d’os vieil !

La flaque et la boue

Attaquent mon cœur ;

L’humide me voue,

Mon âme, au malheur !

La mousson me noie

O vents ! Mes déserts…

Que je vous revoie

Calciner mes airs !…

La flotte redouble !

Ça n’arrête pas.

Mon œil en est trouble,

S’enfoncent mes pas…

Je tremble et je trempe

Sous l’orage bas.

Sécher ! Sous la lampe,

Mes pompes, mes bas !

Sûr ! Il faut qu’il vase !

La nature a soif,

Mais l’immense vase

Suinte au nid du piaf.

Quelle éponge éponge,

Larmes, de quels yeux ?

Quelle rage ronge ?

Que pleurez-vous, cieux !

Tout ce lustre pisse

Aux feux des falots

Comme au jour si lisse

Des matins pâlots ;

En mon crâne bruine

Même l’émotion ;

Toi, ma brune hermine

Du septentrion,

Tu chantais la pluie !

Ce flot, que je hais,

Enchantait ma vie ;

Tu dors sous les ais

Où l’amour s’ennuie;

Au sec de cette eau,

En ta morne fuie ;

(L’hermine ou l’oiseau ?)

Déluge d’orages,

Précipitations !

Qui souillent mes pages,

Mouillent mes crayons !

Rincée et transie

Ma plume s’endort ;

Pluie et poésie ?

Le p’tit chat est mort…





Ecrit par Salus
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