Au-delà de ta nudité

Si je ne m'abuse tes cheveux touchent l'onde

Quand le flot clapotant affleure tes chevilles...

De la mère tu n'as pris les formes rondes

Mais tu n'es plus tout à fait une jeune-fille...

Cet entre deux impudique que tu affiches,

Pour les âmes flétries et les esprits chagrins

N'est que tentation de la chair, un acrostiche,

Ridicule, et fade, et vain, aux airs vipérins.

Mais derrière-toi la mer est nue elle aussi

Jamais on ne la voit s'affubler d'oripeaux

Pour cacher sa vérité. C'est à peine si,

Le soleil et les nues lui servent de manteau.



Tu es pourtant si belle dans ta robe de soie

Qui par la joie insouciante de son informe,

Chahutée par le vent et par tes mouvements,

Te rend si gracieuse tout en masquant tes formes.

Ton visage alors, et en son centre, ton regard

Qui est presque insondable multiplient l'espace.

Le corps si aimable pourtant n'est qu'une part,

Infime, de l'immensité de l'être qu'efface

La nudité par quoi nous trouvons tant de joie,

Quand, comme un seul, nous nous accolons toi et moi.

Ecrit par Pilar
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