L'esprit du corps

[Voici le texte cassé...]



Comment dire ?...

J'aime le sexe...



Et vous ?

Est-ce honte ?

Est-ce dépravation ?

N'est-ce pas joie et bonheur,

Thérapie, apaisement, renouvellement ?

N'est-ce pas une part de notre bonne nature

Sur laquelle se jette volontiers l'opprobre puritaine ?



Quand le sexe de l'homme s'étire,

Quand s'évase luisant celui de la femme,

Quand se taquinent deux arrogants lanciers,

Quand se baisent quatre lèvres bavant leur miel,

Quand l'un qui donne se perd dans l'autre qui espère,

Quand la fièvre emporte dans sa joie la sueur et le sang,

Quand la pluie monte aux yeux, quand les volcans s'allument,

Quand les souffles tempêtent suintant des mots, des sons, des cris,

Quand le monde s'efface pour n'être plus qu'avec l'autre, devenir l'autre,

Devenir, sa joie, la raison de sa joie, devenir sa force, la raison de sa force,

Quand la mise en commun finit par refondre notre vraie nature, ici-bas disloquée,

En une fusion effusionnée d'êtres qui se tordent de bonheur dans une joie insurmontable,

Quand un corps se perd à force de n'en plus finir de s'ouvrir pour se sentir par l'autre,

Quand s'épuise le don et laisse assoiffé le vase qui enfin avait espéré se remplir,

Quand après notre mise en joie commune je m'endors si vite près de toi,

Quand tu nides encore mon être asthénisé dans l'ouverture de tes bras,

Quand mon corps se retrouve seul parce que tu t'absentes de lui,

Quand tu demeures encore en abandon dans l'espoir de plus

Quand nos âmes, ici l'une perdue et là l'autre implorante

Se retrouvent quelque part seules avec elles-mêmes

Plongeant celle-ci loin de son corps d'attache

Celle-là dans la nostalgie des souvenirs,

Oui, par cela aussi, nous aimons.



Les âmes qui portent le sexe en noblesse avec amour

Au-delà de sa simplicité tragiquement animale

Ouvrent une immensité plus que glorieuse

Qui en transcendant les corps,

Finissant par les anéantir,

En révèle l'esprit.

Ecrit par Pilar
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