Glauque allégresse









(Fièvre achteuse !)













Noël m’ennuie, et je passe sans voir

Ses fards, ses feux et son fade mouvoir.

Où donc es-tu, redoutable solstice ?

Peux-tu changer, en un morne supplice,

Ta syzygie altière ! et l’aruspice

En cet us piètre où le vain commerçant

Graisse la patte au proche an commençant,

Et qu’au vin plat des festivités maigres

S’ajoutent, plaie aux arrière-goûts aigres,

Tout le gambit d’opportunistes pègres !



Noël ! Noël de toute compassion ;

Joie et ris décidés par la nation,

Comme une obligation qui nous commande,

Incommode apparat de contrebande !

Et ce père Noël ? Mais qu’on le pende !



… Une pensée émue aux indigents ;

S’il en approche, appelez les agents !



La fête fourbe aux lumières trompeuses

Aguiche ainsi que les plus tristes gueuses

Malencontreusement eczémateuses !



Avec Jésus, rissolant sous le dais,

Rois mages, badauds, naïfs et dadais !

Laid Noël, je te voue aux gémonies,

Car tu prétends chanter ce que tu nies ;

Tes sapins sont cercueils ! Paix et sanies !



Et dans ce marasme où n’éclot nulle fleur,

Sous ce clinquant cachant, hâve pâleur,

La mort, le monstre, et le monde avaleur,

Noël, ta liesse avoue un œil de rat !



Et puis ? – Baugeons l’an neuf ! Truie ou verrat…

Ecrit par Salus
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