cerveaux vides

cerveaux vides



Je me suis assis de côté à l'abri de l'aile protectrice, de la quiétude de mon corps-rempart; je me découvre tiraillé par les tribulations de mon âme belliqueuse. Mon raisonnement se voile, des nuées de flammes diluviennes m'engourdissent, me rongent. Les mots roulent en moi et me chamboulent comme l'eau rigole dans la gargouille.

L'hypnotique instant m'échappe.

Dans ce cerveau vide, eh oui! je passe. Rien ne transpire à l'intérieur de cet espace. Des cumulus brumeux m'éclairent, cependant je garde les neurones au repos afin de ne pas subir la forfanterie, le cloaque de la foule.

Je contemple les Hommes détaler puis se cacher derrière leurs masques grotesques: armures pathogènes. Pourquoi galopent-ils? sont-ils si pressés de se couvrir de mélasse? Je ne sens pas immergé sous cet éboulis de substrats nauséabonds qui se malaxe plus mal que bien.

Alors que la tendresse et l'amour sont, à tout point de vue, loin d'être ennuyeux, une douce chaleur émane de ces sentiments: se sont des oiseaux virevoltant sur l'eau glacée, ils éclaboussent de clarté le soleil assombri. Ah! quelle précieuse caresse!

Mais ou est la conscience? tout ce qu'ils voient, ces pauvres frustrés, ce sont leurs godasses. Museaux au ras du goudron, ils auraient du mal à s'élever.Au secours les autres, Les rares initiés vertueux de ce ciel fragile. Au secours!

Des étincelles frissonnantes illuminent mon crâne creux. Merveilleux gazouillis du vent entre les branches. Tout ce petit monde qui patauge, chante-t-il? Heureux d'avoir les pattes en l'air, il faudrait retomber à l'endroit.

Images farfelues semblable à une caricature, utopie du mouvement. Réveillons nous, chahutons ces vers de terre. Sempiternel refrain de l'immensément grand contre le minuscule;

Je m'égare dans les méandres de mes songes. Je m'avance face à l'humanité. Hallucinations barbares à l'orée du précipice. Ce vaste néant débouche sur le rouge firmament et s'effiloche. L'infinitésimale portion d'univers s'essouffle, s'engouffre au fond de l'abîme. Trou noir...sans espoir?

Nous naviguons vigoureusement vers notre magnifique infamie. Cerveaux vides. Décidément

jean. Pierre Fraselle

12/2016



Ecrit par Jpfras
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