La nuit écarlate
C'est la nuit écarlate
En costume d'apparats
Au sortir d'opéra
Elle se fait scélérate
Igor l'ogre ténor
Barbe bleue, pelisse sang
Dresse sa panse de géant
Igor mate les corps
Et la reine de Palerme
Maquerelle des lupanars
Cache ses verts dollars
Entre ses gros seins fermes
La nuit vide tous ses verres
Se saoule dans la verrière
Et dans la fumée bleue
Montent échos tabageux
C'est la nuit qui s'éraille
Les rires qui s’écaillent
Les têtes se font lourdes
Et les garces font les sourdes
La nuit joue sa mascarade
Danse à l'infini des arcades
Les traits cernés se plombent
Les masques figés tombent
Une belle fille au corps blanc
Passe fière entre les rangs
Toise la terne sollicitude
De froide sollicitude
C'est la fin de la nuit
Quand la scène s'ennuie
Proue à crinières d'or
Troue l'envers du décor.
Ecrit par Vespertilion
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