L'âme du montagnard

Ses aiguilles brodent sa chaîne

Dont les pics en sont la dentelle;

Ses dents mordent le bleu du ciel

Où son col toujours nous amène.

Promenant le long de ses flancs,

Je gravis ses bien douces pentes

Et découvre sous un versant

Les gorges les plus ravissantes.



J'ai l'âme d'un vrai montagnard

Pour chérir la moindre escalade

Et prendre mon pied sans retard

Dès qu'il faut partir en balade



J'aime à grimper pour le plaisir

Et m'envoler jusqu'à ces faîtes;

Sur le sommet de mon désir,

J'ai le vertige de la fête.

En pratiquant le tire-fesse,

Je monte sans peine, aisément

Et mon siège est, je le confesse,

Alors combien plus conquérant.



J'ai l'âme d'un vrai montagnard

Pour chérir la moindre escalade

Et prendre mon pied sans retard

Dès qu'il faut partir en balade



En descendant de beaux vallons,

Ma griffe caressante glisse

Et il faut planter mon baton

Sur la neige de sa peau lisse.

J'ai des piolets et des crampons

Pour bien m'assurer dans la prise

Et des cordées et des pitons

Pour que je dévisse à ma guise



J'ai l'âme d'un vrai montagnard

Pour chérir la moindre escalade

Et prendre mon pied sans retard

Dès qu'il faut partir en balade



Laissant au passage mon nom,

J'adore ouvrir des voies nouvelles

Et bisse mon expédition

En spécialiste du rappel.

Je n'ai jamais eu froid aux yeux

Pour que des monts fassent merveille:

Ton refuge est si prés des cieux

Que je saute jusqu'au sommeil.



J'ai l'âme d'un vrai montagnard

Pour chérir la mondre escalade

Et prendre mon pied sans retard

Dès qu'il faut partir en balade






Ecrit par Louis Vibauver
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