Passion quand tu nous tiens.

Un jour je me suis dit que j’allais abandonner une passion.
— Pourquoi ?
Je pensais le savoir un peu, peut-être même à moitié, du moins je le supposais.
— Comment ?
Comme ça, d’un coup.
PAF ! Ça m’est tombé dessus.
J’ai pensé que ce n’était pas grave. Des passions j’en avais d’autres. Je n’étais pas perdue.

Mais, après des mois, en ce joli mois de mai, je renoue. Des tubes s’ouvrent telles des fleurs au printemps. Les outils s’animent dans le vent tiède de l’envie.
Mes mains tachées témoignent de ce retour en arrière. Mes gestes retrouvés signent ma modeste patte.
Ma passion a repris des couleurs. Elle s’étale de nouveau sur la blancheur qui s’estompe.
Elle a même squatté mes lèvres. Je ne dois plus tenir le manche noirci d’un pinceau dans ma bouche. Lol !

Ma peinture a évolué pendant son sommeil. Elle a profité d’autres créations dans lesquelles des dessins ont pris vie sur l’écran de mon ordinateur.

Non, je n’avais pas abandonné la peinture. Elle avait juste besoin de se nourrir différemment pour renaître.


Le 30 mai 2019


Ecrit par Isabelle Chevalier
Tous droits réservés ©